Jean-paul Alonso (né en 1953)

Bibliographie ; Biographie ; Prestations ; Contact ; Autres travaux : Anneaux-disques européens du Néolithique ; Gestion de Projets intelligents ; Balise téléphone ; Poésie ; Peinture ; Inventions

mardi, juin 02, 2015

Présentation de Jean-Paul Alonso

OUVRAGES PARUS :

– Solution pour le Climat ! (essai), 2020 (opuscule en ebook gratuit)

– Pour la révolution intérieure à la mémoire de Srî Aurobindo, (essai), 2020

– Politeia - Traité de politique pour la démocratie et l’écologie, Tome 1, livre 1 et 2, (essai), avril 2020 - ISBN : 978-2-9525139-4-4

– Astronomie & Civilisation, de la préhistoire à Newton (essai), réédition 2015. ISBN : 978-2-9525139-3-7 9

– Participation à l’anthologie poétique, L’Éveil du myosotis, éd. Du Net, 2014. ISBN : 978-2-918647-38-6

– Guide de la révolution non-violence à la mémoire de Gandhi (essai), 2008. ISBN : 978-2-9525139-1-3

– L’Écrin de perles noires (essai de poésie), édition 2005. ISBN : 978-2-9525139-0-6 (épuisé, réédité e, ebook en 2020)


OUVRAGES EN COURS DE RÉDACTION :

Érasme, Éloge de la folie, Érasme 1509, introduction de Jean-Paul Alonso (ebook gratuit)

Constitution pour la VIe République française (ebook gratuit)

Alimentation et équilibre (essai de diététique)

Analyse critique de « Esquisse d’une Théorie générale de la magie, éd. 1903 » d’Henri Hubert et de Marcel Mauss (essai sur les croyances)

Politeia - Traité de politique pour la démocratie et l’écologie – tome 2 - livres 3 et 4.

Politeia - Traité de politique pour la démocratie et l’écologie – tome 3 - livres 5 et 6

Politeia - Traité de politique pour la démocratie et l’écologie –  livre 7

La philosophie localiste

Les poèmes de ma vie pas très poétique

Érasme, Éloge de la folie, édition savante

La micropsychanalyse (essai sur la psychanalyse)


PRESTATIONS :

Présentation gratuite de ses livres dans les librairies de la nouvelle région (Aquitaine, Limousin, Poitou-Charente).

Conférence en région sur les thèmes de la non-violence politique, l’astronomie ancienne, l’écologie, la démocratie, facturée 200 euros, plus les frais de déplacement au-delà de 20 km de Saintes.


CONTACT :

Jean-Paul Alonso, auteur, éditeur et conférencier

éditions-arte-politeia.com

Numéro de SIREN : 530 409 150

Résidence Saint-Pierre, 10 rue Aliénor d’Aquitaine, 17100 Saintes

Mail : alonso.jean-paul@laposte.net

tél : 06 27 07 28 39


BIOGRAPHIE SOMMAIRE : (revue le 01/01/2021)

Parcourt d’un homme de conviction, dont les actes sont indissociables de sa pensée, et qui répondent au vœu de Gandhi, qui demandait que l’on incarne les changements que l’on veut voir se réaliser dans le monde :

– Né en mai 1953 à Cahors, Jean-Paul Alonso est le fils de Louise Alonso (1932-2002) née à Paris 11e et de Bernard Pignères, notable de Duravel (Lot). La famille Pignères s'oppose à leur union.

– Un procès attenté par sa mère contre Monsieur Pignères reconnait sa paternité.

– Il quitte Duravel à l’âge de trois ans pour rejoindre sa mère et son futur beau-père.

– Est le deuxième enfant de sa mère, possède 2 demi-sœurs et 2 demi-frères côté maternel et d'autres côté paternel.

– Enfance difficile s’ennuie à l’école.

– 1967-1970, fait des études de mécanicien généraliste dans le Val d’Oise (95).

– En 1968, à l’âge de 15 ans, marqué par « mai 68 », il devient non-violent, végétarien et poète.

– Mai 1970, il est embauché comme ouvrier tourneur dans le domaine aéronautique (avion Concorde). Il écrit des poèmes ouvriers (sur établi) dans les années 1970.

– 1971, objecteur de conscience, durant les 3 jours du service militaire, il tente de convaincre les jeunes de son âge présents à la caserne de Cambrai, de s’opposer au port des armes et à toute forme de violence. Il est réformé le lendemain.

– 1973, il s’intéresse à la psychanalyse sur laquelle il fera de nombreux travaux (non publiés), et rencontre une étudiante en psychologie qui deviendra sa femme. Il commence à étudier l’astrologie, l’astronomie, puis l’histoire de ces disciplines, qui aboutiront à une volumineuse étude et à l’opuscule Astronomie & Civilisation trente ans plus tard.

– 1975, il se marie à la mairie du 13e arrondissement de Paris. Il a 4 enfants avec sa femme, qu’il accouche seul à domicile, un enfant décède vers l’âge de 2 ans ; 2 enfants sont professeurs, dont une en cours de mutation dans le domaine du développement durable, l’autre est sociologue et mère au foyer. (Il est grand-père de 4 petits-enfants).

– 1975, s’alimente biologiquement avec sa famille et jusqu’à nos jours.

– lit les poètes célèbres dans la bibliothèque du CE de Bronzavia à Courbevoie et écrits des poèmes ouvriers sur établi au dos des  morceaux de plan servant aux calculs.

– Reprend des études en cours du soir au Cnam, mais les journées de travail sont trop fatigantes (9,5h/j), il ne peut continuer.

– 1984, les éditions Seghers refuse un recueil de poèmes. Il ne sollicitera plus jamais un éditeur.

– 1982-1983, suit une formation au CEIFOP de mathématiques et physique en mécanique.

– 1986, sa profession technique le destine trop souvent à des programmes militaires, auxquels il refuse de collaborer, puisqu’il est non-violent et anti-nucléaire.

– 1986, il quitte Thomson CSF pour échapper à l’industrialisation des ondes hyperfréquences pour la communication des avions de combat. La même année, il est embauché à la Société européenne de propulsion (SEP, équipementier spatial, devenu filiale de la Snecma par la suite) pour travailler sur la propulsion du missile nucléaire S45 (devenu M53). Il s’apprête à quitter la société quand on l’affecte le reste de sa carrière à des programmes civils : sondes spatiales, satellites d’observation de la terre (SPOT) et météorologiques (METOP). Faveur qui sera supprimée en 2005-2007 après la fusion Sagem/Snecma, cause principale de son licenciement.

– 1988, la SEP ne parvient plus à fabriquer les électrovannes des moteurs SPOT, Ariane prend du retard, les pénalités tombent. Jean-Paul Alonso est chargé de l’expertise et découvre que la cotation fonctionnelle est en cause. Il sera gratifié par la direction.

– 1988 – idem pour la mise en route et la formation sur le logiciel interne d’assurance qualité GOT-anomalie, et l’utilisation d’une messagerie électronique qui fonctionne en réseau (premier intranet société).

– 1988, refus du passage ingénieur et du poste de directeur de tir des essais de moteurs spatiaux pour préserver ses convictions antimilitaristes.

– 1990, affectation au bureau d’études.

Année 1997 :

– invention de la forme poétique « l’amouret ».

– invention des réseaux intelligents de type PERT.

– peint 21 aquarelles illustrant l’astronomie ancienne dans toutes les civilisations.

– 2000 L’écrin de perles noires (essai de poésie).

– 2002, avril, séparation de la femme avec qui il vit depuis 29,5 ans.

– 2002, il est récompensé par la Snecma pour un « dossier créativité », concernant la programmation d’un progiciel de gestion de projet, à qui il fait faire une gestion d’affaires couplée avec la gestion de projet.

Année 2003 :

– avril le Grand Musée de SNECMA de Villaroche lui commande un opuscule sur le thème de l’astronomie ancienne, intitulé Astronomie & Civilisation, pour une conférence accompagnée de la projection de 21 de ses peintures thématiques qu’il a réalisées en 1997. D’autres conférences suivront.

– suite à son divorce, il consulte un psychiatre analyste durant 6 mois.

– invention de méditation positive, qui s’avère miraculeuse (parue dans le Guide).

– écriture avec des copains de la Charte du consommateur responsable (parue dans le Guide).

Année 2005 :

– le « non » au Traité constitutionnel européen (TCE), quand toute la classe politique prêche le « oui », le pousse à fréquenter les comités alternondialistes de Seine-et-Marne.

– après quatre ans passés en vain avec un académicien, pour formaliser un rapport pour l’Académie des sciences, il publie sa théorie des réseaux intitulée Gestion de projet intelligent (GPI), dans la revue La Cible (N° 105 hors série, août 2005). Méthode qui sera enseignée par la société suisse Ethos en Suisse.

– toujours hors mission professionnelle, il dépose un brevet de balise-téléphone à l’INPI.

– en août et septembre, il réalise un voyage individuel en Inde du Sud durant 6 semaines, visite Pondichéry, l’orphelinat proche qu’il soutient, Bangalore, Auroville, Mysore, Kérala… Mais renonce au projet de créer une société franco-indienne autour de son innovation GPI.

– impression par l’imprimerie catholique Mission press de Pondichéry de L’Écrin de perles noires.

– entre à la Société des poètes français (SPF) de Paris.

– le groupe Safran est constitué avec Sagen et Snecma.

– novembre, annonce de Safran que la SEP, division spatiale de la Snecma, va fermer.

– bien que proche de la direction de Melun Villaroche (77), pour qui il gère de nombreux projets, J-P Alonso s’oppose à la fermeture décidée par les actionnaires de Safran.

– lance une alerte dans la République de Melun, seul article qui paraît dans les médias sur la fermeture du centre historique de Melun Villaroche.

– écrit une lettre au PDG de Safran qui est relayée en tract par un syndicat.

– mise au placard de 2 ans et des cours de pilotage, espérant s’engager comme pilote dans l’humanitaire, mais on lui annonce qu’il est trop vieux pour ce type de mission.

– 2006, en mars, création du blogue politique http://www.feuilledupic.blogspot.fr

– 2006, il participe au secrétariat qui coordonne la Gauche alternative à Paris. Il écrit une contribution pour les « États généraux » de 2006, intitulée La décroissance économique pour une politique non-violente (parue dans le Guide).

2007, année phare :

– 2007, quitte le mouvement altermondialiste (récupéré peu après par Jean-Luc Mélenchon) pour se consacrer en autodidacte à l’étude de la politique, du droit constitutionnel et de l’économie.

– 2007, au mois de mai il est licencié pour avoir utilisé Internet à une autre fin que professionnelle.

– 2007, il se consacre à l’écriture et à des conférences, et devient auteur et éditeur de ses propres œuvres, qui sont répertoriées à la BNF.

– 2007, janvier, il secourt une personne sans domicile qui vient d’être agressée par le feu la nuit, et qui a fait un gros titre dans La République de Melun. Il se porte caution pour qu’elle soit logée dans la ville de son choix, Cherbourg-Octeville. Le parcours de « Flo », détruite par la psychiatrie, abandonnée de tous, lui montre que notre société est en déshérence.

– Il retrouve la famille de Flo et son fils à Saintes, lequel fera des stages de voile et est capitaine de navire aujourd'hui.

– Août 2007, il tombe sous le charme de la ville de Saintes, quitte l’Île-de-France, pour y habiter et écrire.

Année 2008 :

– la Gauche alternative saintaise le sollicite pour participer aux élections municipales, il fait campagne comme colistier, puis quitte le collectif GA17 saintais, qui, comme les Parisiens, a fait preuve d’irresponsabilité durant la campagne.

– novembre, il publie le Guide de la révolution non-violente à la mémoire de Gandhi, essai commencé pendant sa mise au placard par la Snecma.

– création de l’Association pour la NOn-violence et la Solidarité (anoso), qui lui permet de donner des conférences, de faire des distributions papier de la Lettre à mes contemporains relayée par l’un de ces blogues, et de provisionner de l’argent pour aider des personnes en difficulté.

– 2009, il commence un essai sur la démocratie et l’écologie.

– 2011, découverte d’un anneau-disque astronomique présenté comme étant des parures dans une exposition près de Cherbourg-Octeville.

– 2011, 28 août 2010, premier article dans La presse de la Manche à Cherbourg-Octeville, intitulé : L’anneau disque du Calenfrier est-il un instrument astronomique ou un bijou ? Suivi d’un article dans la Revue de la Manche en décembre 2011.

– 2013, candidat à la mairie de Saintes pour présenter sa méthode de démocratie directe.

– 2013, fondation de « Alliance Civile ». Mais les 4 articles de journaux parus le desservent en soutenant les partis ordinaires ; ne trouve pas les 36 colistiers utiles.

– 2014, il met sur son blogue un nouvel Indice de nuisance au carbone (INCO2) pour illustrer la responsabilité la pollution des pays, et il travaille sur un nouveau système économique.

- 2014, ancien membre de la Société des poètes français (SPF), il est sollicité pour participer à une anthologie poétique, L'éveil du myosotis parue en 2014.

- 2015, paraît la réédition d'Astronomie & Civilisation réactualisé avec les anneaux-disques et d'autres découvertes en archéo-astronomie, notamment la concordance des cycles astronomiques de l'Inde ancienne avec la précession des équinoxes.

- 2015, Il accepte l'invitation à participer au Comité du prochain salon du livre de la mairie de Chaniers.

- 2015, en Juillet, il est admis à la Société des Auteurs du Poitou-Charentes (SAPC), sur présentation d'Astronomie & Civilisation.

- 2017 à 2019 intervient avec plusieurs articles ou conférences politiques en durcissant le ton, sur YouTube, Médiapart et feuilledupic.

- 2017, le 24 novembre, Flo est retrouvée morte dans son domicile. Elle a été privée par la CAF de ses RSA et APL pour ne pas avoir rempli un formulaire. Elle s'est laissée mourir de faim selon le médecin légiste, en dehors des services, personne n'a vu sa dépouille.

- 2018, novembre, publication de plusieurs articles ou conférences politiques sur YouTube, Médiapart et feuilledupic.

Année 2019 :

- 2019, avril, offre une conférence et une exposition sur l'astronomie et quitte le secrétariat du Comité du salon du livre de la mairie de Chaniers pour finaliser Politeia.

- 2019, avril, adhère à la Société d'archéologie et d'histoire de la Charente-Maritime (SahCM).

- 2019, juillet, donne une explication aux dodécaèdres romains du IIIe siècle, la SahCM refuse son article, et la Revue des études anciennes de Bordeaux ne répond pas. L'article est mis sur feuilledupic à la suite des anneaux-disques astronomique.

- 2019, juillet, abandon définitif de la voiture privée à usage personnelle. 

- 2019, novembre, suspend l'écriture de Politéia, reprend ses études sur l'écologie, donne plusieurs conférences à Saintes sur le réchauffement climatique et publie des articles sur feuilledupic.

- 2019, novembre, création des éditions arte-politeia.

Année 2020 :

- février, fait appel à un informaticien pour développer le site des éditions-arte-politeia.com

- février, convaincu qu'une crise économique arrive, place son épargne dans la pierre.

- mars, achève les 2 premiers livres de Politeia - Traité de politique pour la démocratie et l'écologie après 11 ans de travaux et les met en accès libre sur Internet pour les camarades confinés suite à la pandémie du COVID-19. Il commence le 3e livre de Politeia.

- mars, la conjonction plusieurs événements ébranle son agnosticisme, il pense désormais que la matière et l'intelligence ne font qu'un depuis la naissance de l'univers, et que nous sommes tous reliés et en interaction avec toutes les intelligences.

- avril, l'impression du tome 1 de Politeia et semée d'embuches ; IRO renonce à imprimer mes autres livres (?).

- mars-mai, écriture  de Pour la révolution intérieure à la mémoire de Srî Aurobindo dans la période du premier confinement covid-19.

- écriture de Solution pour le Climat ! Synthèse de travaux récents et plus anciens.

- juin, changement d'informaticien et début d'écriture du livre Alimentation et équilibre.

- novembre, ouverture du groupe Politique et informations sur Facebook, où il poste de nombreux extraits de son oeuvre et où il mûrit son programme révolutionnaire.

- recherche de stratégies politiques pour 2022 et début de rédaction d'une Constitution pour la VIe République française. Envoi à l'économiste Jacques Nikonoff de la version numérique de Politeia.

Année 2021 :

- Janvier 2021, invention du concept de morale fondamentale, issu des droits fondamentaux d'un peuple libre, et du concept de droit fondamental jurisprudentiel et relativiste, opposé au droit positif et au droit universel.

- Naissance de la philosophie localiste ; publication à faire.


mardi, juillet 26, 2011

Guide de la révolution non-violente (texte gratuit)

Bonjour,

L'urgence sociale, environnementale et climatique grandissante m'a poussé à offrir
le texte (partie) de mon Guide de la révolution non violente sur mon blog editions-arte-politeia.

Bonne lecture et surtout bonne résistance au système

mardi, février 08, 2011

Moteur & Balise-téléphone TBS

Doué d'un talent d'invention dans plusieurs domaines, Jean-Paul Alonso ne cesse de créer depuis sa tendre enfance. Le moteur ci-dessus inventé et dessiné par lui-même est une pré-étude (pour une enveloppe soleau).
Ci-dessous l'invention d'une balise-téléphone déposée à l'Institut National de la Propriété Industrielle (INPI), une invention également hors mission professionnelle de la Snecma.


Anneaux-disques européens du Néolithique - Dodécaèdre






Résumé : Cet article présente des arguments scientifiques et historiques pour montrer que certains anneaux-disques européens du Néolithique ont servi à un usage astronomique. Un répertoire spécial de ces objets est nécessaire pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.



Abstract : This paper sets out scientific and historical arguments in order to suggest the possibility that some European “ring-discs”, dating from the Neolithic period, have been used for astronomical observations. A precise list of these objects could confirm or invalidate that hypotsociété d'archéologiehesis.



Mon retour à l’archéo-astronomie vient d’une exposition : celle du Tourp de la Hague, proche de Cherbourg, consacrée cette année à Nos ancêtres les hommes. Dès que j’ai vu « l’anneau disque du Calenfrier » trouvé à Auderville en 1820, j’ai aussitôt pensé à l’anneau-disque chinois, le pî, daté de ~1000 av. J-C et au hüan-chi de ~500 av. J-C présentés par Henri Michel comme étant des instruments astronomiques. J’ai fait un communiqué au Tourp et à la presse cherbourgeoise qui a publié un article en août (Coquelin, 2010). Pourquoi ? De 1997 à 2003, j’ai réalisé en amateur des recherches en archéo-astronomie pour plusieurs civilisations anciennes (Alonso, 2003). Mais je n’ai rien trouvé en Europe qui atteste formellement une connaissance astronomique chez nos ancêtres de la préhistoire. Les sites préhistoriques de Carnac et de Stonehenge et le disque de Nébra trouvé en Allemagne, ont fait l’objet d’études sans apporter la preuve formelle d’une connaissance astronomique en Europe de l’ouest. La raison principale qui peut justifier cette lacune est que nos ancêtres européens ne pratiquaient pas l’écriture, contrairement à la plupart des grandes civilisations anciennes qui nous ont laissé leur corpus de connaissances générales : Mésopotamie, Inde, Egypte, Chine. Pourtant, Jules César qui arrive en Gaule en 57 av. J-C nous apprend dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, (liv. VI, chap. XIV) que les druides étudiaient le mouvement des astres et transmettaient leur savoir oralement en vers, alors que les Gaulois de cette époque écrivaient leur langue en utilisant l’alphabet grec principalement pour les actes publics.



L’anneau-disque du Calenfrier : J’avais bien lu pendant mes recherches que des os longs avec des stries régulières alignées datant de la préhistoire ressemblaient aux calendriers des peuples sibériens récents et déduit que les anneaux-disques en jadéite trouvés en France, pourraient être des cadrans stellaires comme le pî chinois. Mais je n’ai pas en 1997 recherché plus de documentation sur le sujet et je n’avais jamais vu de mes yeux de tels anneaux. La directrice du centre du Tourp m’a ouvert la documentation sur « l’anneau-disque du Calenfrier », d’un diamètre extérieur de 13 cm, intérieur de 7 cm et d’une épaisseur maximale de 8 mm, et présenté comme étant un bracelet du néolithique dans l’exposition. J’ai lu (de Marcigny et al., 2006) que cet anneau a été découvert sur une hauteur surplombant la mer, « peu propice à une installation domestique ». Je rappelle que les observations astronomiques, de tout temps, ont été faites sur des éminences. De plus, la matière plutôt noble de cet anneau, de la serpentine, une « roche métamorphique tendre d’aspect irisé, pouvant provenir de la Bretagne ou des Alpes », milite en faveur d’un instrument sacré, comme les deux anneaux astronomiques chinois précédents qui sont en jade. J’ai appris depuis peu qu’il existe de nombreux anneaux-disques européens en jade. J’ai lu également le fameux article : Contribution à l’étude de la signification des disques perforés (Curtet, 1944), qui fait le rapprochement des anneaux-disques européens et chinois, mais qui semble ne pas avoir eu de suite. Je me propose de vous apporter des précisions techniques pour relancer cette hypothèse.



Quel est l’aspect idéal d’un anneau-disque astronomique ? La matière de ces objets sacrés est noble, exemple : serpentine, schiste et jade. Curtet (1944) écrit : « Du point de vue de sa forme, le pî comporte à son centre un évidement circulaire deux fois plus petit que la partie solide. Si cette dernière égale l'espace ajouré nous sommes en présence d'un « houan ». On l'appelle « yuan » lorsqu'au contraire le diamètre du cercle intérieur est double de la couronne solide. » Ce qui signifie d’après la note 1, que le rapport entre le diamètre extérieur et le diamètre intérieur du pî, du houan et du yuan est respectivement de 5, 3 et 2. Je constate que les proportions de l’anneau-disque du Calenfrier sont proches de celles du yuan et non du pî ; mais nous ne sommes pas à l’heure des conclusions, loin s’en faut. Si la tradition des anneaux-disques européens vient d’Asie, comme le suggère Curtet (1944), la preuve doit s’établir aisément. Si la tradition des Européens est différente de celle des Chinois, d’autres règles similaires peuvent apparaître, et les possibilités sont multiples. « L'un des disques du Dr Gieseler est constitué par quatre quartiers de jade gris-vert. Son diamètre atteint 0m31 » (Curtet, 1944). Le diamètre externe du disque qui sert de gabarit astronomique de position, peut être environ de 130 à 300 mm. Le diamètre interne qui définit la fenêtre d’observation du pôle céleste est variable, comme nous venons de l’expliquer. Les formes externe et interne sont concentriques, sauf exception. La forme externe ovoïde, rectangulaire ou triangulaire (Jeunesse, 1995) n’exclut pas l’usage astronomique parce qu’elle peut permettre de positionner des étoiles principales qui n’occupent pas un cercle autour du pôle. De plus, les étoiles repères choisies peuvent très bien varier selon les cultures. Je rappelle que des anneaux ovales ont été trouvés principalement dans l’est de la France (Jeunesse, 1995).


Gabarit astronomique ou parure ? La relation entre l’objet sacré et la parure était étroite chez les Anciens qui baignaient dans un paradigme de croyance. L’objet sacré a très bien pu prendre une connotation magique chez le profane qui l’a utilisé ensuite comme amulette et porte-bonheur ; c’est-à-dire une parure à nos yeux. L’idée d’utiliser en parure des objets sacrés, comme le précisent certains auteurs, n’est donc pas exclue (Curtet, 1944 & Cordier, 1950). La ronde des étoiles et l’anneau-disque peuvent être l’ancêtre symbolique de plusieurs parures comme le bracelet, l’anneau, la couronne. Il faut exclure de notre sélection à usage astronomique les petits disques comme la série de 249 disques ou perles discoïdes en coquillage de Lamérac en Charente, et de 3288 disques à Germignac en Charente-Maritime, d’un diamètre extérieur qui ne dépasse pas 1 cm, et présentés à juste titre comme des éléments de parure (Laporte L., Gomez de Soto J., 2001). L’hypothèse d’armes de jet a été également émise et asociété d'archéologiebandonnée (Curtet, 1944). Les archéologues m'opposent l'argument qu'il existe trop d'anneaux-disques dans les tombes pour qu'ils aient servi d'instrument. Et si les anneaux placés dans les tombes avaient eu pour fonction de permettre aux défunts de retrouver le nord pour rejoindre leurs ancêtres ?

Quels sites privilégient les anneaux-disques astronomiques ? Ce sont de préférence des tombes de personnages importants situées sur une éminence, avec la présence d’un ou deux anneaux-disques. L’usage très spécial et rare du gabarit ne milite pas en faveur de la présence d’une grande quantité d’anneaux-disques sur un même site, sauf s’il s’agit d’un lieu de fabrication. Les six anneaux trouvés au bras d’un squelette peuvent correspondre à un rituel funéraire plus qu’à une parure. Un prêtre pouvait également conserver des anneaux de rechange, qui ont été ajoutés à sa dépouille avant l’inhumation. La découverte d’anneaux sous la tête et les pieds du défunt (Cordier, 1950) est intéressante, puisqu’elle suit l’axe vertical du corps humain et renvoie à l’axe des pôles et à la position de l’anneau-disque au-dessus de la tête du prêtre pendant son utilisation.

Comment était utilisé l’anneau astronomique chinois ? Quelques précisions avant de poursuivre : l’éloignement considérable des étoiles par rapport à la terre - quatre années de lumière pour la plus proche - fait que les positions apparentes des étoiles polaires ne varient pas avec la position géographique ou la latitude de l’observateur. Celui qui voyage sur un même méridien en modifiant sa latitude vers le sud voit apparaître de nouvelles étoiles sur l’horizon. Quand il dépasse l’équateur, il découvre les constellations du pôle sud et perd de vue celles qui sont situées au nord. La terre possède trois mouvements principaux : la rotation de 24 heures qui entraîne la voûte céleste diurne et nocturne, la révolution en un an qui modifie la hauteur (déclinaison) de tous les astres au cours de l’année, et la précession en 26000 ans que nous allons expliquer. Il y a quelques milliers d’années l’étoile polaire actuelle ne coïncidait pas avec le pôle céleste. Effectivement, nous savons que la terre est inclinée sur son axe. Cette inclinaison est vérifiable avec des moyens empiriques, en mesurant la différence de hauteur d’une étoile ou du soleil au cours des saisons. Elle est due au fait que la terre n’est pas une sphère parfaite, elle est légèrement aplatie aux pôles et le soleil et la lune exercent un torseur, qui incline son axe de rotation. La mécanique céleste du système solaire fait que cet axe possède un mouvement nommé « précessionnel », et qu’il décrit un cône en 26000 ans environ. Il en résulte que le ciel nocturne des Anciens n’était pas le même que le nôtre, et qu’une étoile brillante n’occupait pas toujours le nord comme de nos jours. En 2000 av. J.C. l’étoile polaire actuelle était éloignée de 22 degrés du pôle céleste et en 4000 av. J.C. de 32 degrés. Cette étoile qui coïncide presque avec le Pôle de nos jours (déclinaison de 89 degrés 23 minutes pour 90 degrés) va s’en écarter et coïncidera à nouveau avec lui en l’an 27 910 (déclinaison de 89 degrés 49 minutes). Les autres étoiles suivent le même mouvement. Pour localiser le pôle céleste, les anciens Chinois se servaient du pî, un anneau-disque, qu’ils tenaient à bout de bras et autour duquel ils plaçaient les étoiles qui entouraient le pôle céleste. L’intérieur de l’anneau formait une fenêtre d’observation du pôle. Le hüan-chi qui était un pî échancré sur le bord extérieur devait permettre des fonctions calendaires, et la lecture de l’heure de la nuit comme le précise Henri Michel (1980). Cet instrument est l’ancêtre du nocturlabe de notre Moyen âge, qui permettait de lire l’heure nocturne en visant l’étoile polaire et en faisant pivoter une règle.

Pourquoi les Anciens s’intéressaient-ils au pôle céleste ? Les marins connaissent depuis toujours cette horloge naturelle que forment les étoiles autour du pôle céleste, et leur utilité pour localiser le nord. De plus, l’intérêt religieux pour le ciel dans les anciennes civilisations est universel, parce qu’elles croyaient que les phénomènes célestes influençaient le destin des royaumes terrestres (Chine, Inde, Mésopotamie, Mayas). L’astronomie et les mathématiques sont d’abord développées à des fins astrologiques notamment en Inde et en Mésopotamie. « Le Chinois n'a créé ni mythologie ni religion. Sa pensée a pris la forme d'une philosophie d'origine astronomique. L'Etoile Polaire gouverne le Ciel ; l'Empereur, fils du Ciel, gouverne la Terre par délégation. Il a une fonction astronomique ». (D’Ardenne de Tizac cité par Curtet, 1944). « L’empereur est le correspondant du dieu Chang-Ti, dont la résidence est au pôle céleste. » (Michel, 1980). Les prêtres chinois qui observaient le ciel toutes les nuits ont noté très tôt le passage de comètes, les apparitions de supernovae et d’autres phénomènes. Ils nous ont laissé la plus ancienne anthologie cométaire sur soie (Hoyle, 1963). Ainsi, on sait qu’en Chine les prêtres astrologues observaient chaque nuit depuis la plus haute antiquité le ciel et plus particulièrement le « pivot du ciel » pour déceler les anomalies célestes (comètes, étoiles filantes, supernovae, etc.) qui s’y déroulaient. Des rituels magiques permettaient de déjouer les mauvais présages annoncés pour le royaume. Plus proche de nous, dans la religion romaine avant 509 av. J.C. nous trouvons une démarche observationnelle diurne assez voisine : le « templum » désigne à l’origine la partie du ciel délimitée par le prêtre-devin avec sa baguette, c’est-à-dire la zone d’observation dans laquelle ce dernier relève le passage des oiseaux. (Voisin, 1981).

Quelles étoiles repères retenir pour localiser le pôle céleste ? Les nuits des Anciens étaient beaucoup plus claires que les nôtres et leur vue bien meilleure. En dehors de la modification de la position des étoiles, qui résulte de la précession, le ciel nocturne a peu changé durant les derniers millénaires. Nous sommes par conséquent capables avec l’informatique de simuler avec exactitude le mouvement des étoiles. Nous savons que la terre tourne, mais tous les Anciens pensaient qu’elle était immobile et que c’était une sphère céleste qui tournait sur un axe et tout observateur attentif constate depuis toujours la ronde des étoiles autour des pôles. Avant tout usage d’instrument, les Anciens avaient repéré ce mouvement apparent des étoiles, ce qui leur donnait aussi le sentiment d’occuper le centre de la terre qu’ils considéraient comme étant plate et immobile. Ce mouvement circulaire a frappé et stimulé leur imaginaire philosophique, mais pas seulement. Des mouvements des étoiles principales, ils pouvaient déduire le nord et les autres points cardinaux, la période ou l’heure de la nuit, l’inclinaison de l’axe du monde, etc. ; mais nous ne rentrerons pas dans ces détails techniques. Vers 7000 ans av. J.C. six constellations circumpolaires formaient une couronne entre 15 et 20 degrés en dessous du pôle. Il suffisait de placer certaines de ces étoiles autour de la circonférence du disque pour localiser le pôle. Vers 5000 av. J.C., Véga, Arcturus et Dubhe qui sont très brillantes (0, 0 et 1,8 de magnitude) étaient situées respectivement à 51, 53 et 59 degrés de déclinaison (le pôle est à 90 degrés) et formaient presque un triangle équilatéral entre elles. Mais ces étoiles étaient trop éloignées du pôle pour coïncider avec le bord extérieur d’un anneau-disque tenu à bout de bras. La distance raisonnable des étoiles repères du pôle doit être proche de 15 degrés. Par contre, elles pouvaient très bien servir de repères pour centrer le gabarit sur le pôle, comme nous allons le voir. La forme circulaire a probablement été privilégiée pour des raisons esthétiques et de croyance. Mais si la configuration stellaire circulaire d’étoiles très brillantes ne se présentait pas, le prêtre pouvait rechercher des étoiles moins brillantes qui affleuraient la couronne extérieure. Nous pouvons donc envisager des instruments d’une forme circulaire ou ovale. Et il y a plusieurs configurations d’étoiles possibles pour localiser le pôle.

Exercice pratique de la localisation du pôle avec un anneau-disque en carton : Découpez un anneau-disque dans un morceau de carton d’un diamètre extérieur de 300 mm ; diamètre intérieur de 60 mm (le pî). Maintenant oubliez la présence de l’étoile polaire. Nous allons nous servir des étoiles des constellations de la Grande Ourse, de Cassiopée et de la tête du Dragon qui se trouvent approximativement sur un même cercle à 30 degrés en dessous du pôle. Par une nuit claire, recherchez la Grande Ourse en forme d’une grande casserole et à son opposé le W de Cassiopée. Le pôle se trouve entre ces deux constellations. En tenant le disque à bout de bras devant votre œil, placez-le entre le W et la casserole. Vous verrez les deux étoiles les plus brillantes de la tête du dragon à peu près sur la même circonférence que le W et la casserole et à mi-distance d’elles. Observez maintenant à l’intérieur de la fenêtre de l’anneau, si une étoile filante passe à l’intérieur …. Vous venez de répéter les gestes d’un prêtre-devin chinois, ou qui sait, d’un chaman de la préhistoire de l’Europe de l’ouest, qui scrutait l’endroit le plus énigmatique du ciel.

Quelle orientation donner à la recherche ? Cordier en 1950 rappelait les propos de l’abbé Philippe de 1926 : « … la véritable destination de ces objets (anneaux-disques) ne pourra être précisée que par la connaissance exacte des circonstances de leur découverte, qui permettrait à un observateur qualifié d’en tirer toutes les déductions ethnographiques et chronologiques qu’elle entraîne. » Il est indispensable pour faire progresser la recherche, d’avoir un répertoire des anneaux-disques de grande taille avec leurs dimensions, matière, lieu et latitude, documents environnants, datation du site, sans oublier les anneaux-disques isolés comme celui de la Hague, et les cites de production comme celui de Säckingen dans la vallée du Rhin (Gallay, 1970 cité par Jeunesse 1995). La taille du diamètre intérieur et extérieur de certains anneaux peut être en relation avec l’inclinaison du pôle céleste ou la latitude géographique, d’où l’intérêt d’avoir la latitude des sites de découverte. L’autre amélioration technique envisageable au cours des millénaires de tels gabarits astronomiques est l’ajout de marques (gravures, échancrures) sur leur circonférence externe qui indiqueraient les positions des étoiles-repères ou autres indications astronomiques. Ce marquage pourrait peut-être, dans certains cas, nous permettre d’identifier plus facilement ces étoiles, de dater leurs positions et de les comparer à la datation carbone du site. Tous les anneaux-disques préhistoriques dits « irréguliers » ou présentant des singularités ne sont pas à négliger. Jeunesse (1995) a réuni plusieurs informations sur les anneaux-disques irréguliers pour le Rhin côté français, mais trop imprécises pour en tirer des conclusions. N’étant pas archéologue, je ne connais pas tous les travaux parus sur ce sujet. Je lance ici un appel aux professionnels et aux musées, pour réaliser ce répertoire ou me communiquer les informations qui me permettraient de le réaliser. Si l’on apportait la preuve d’un usage astronomique des anneaux-disques européens, voire d’une transmission de culture entre l’Asie et l’Europe, nous ferions un grand pas dans la connaissance de nos ancêtres du Néolithique, qui pourrait ouvrir la marche vers d’autres découvertes toujours autant passionnantes.

NOTE : (1) Cette description aboutit aux rapports algébriques suivants, avec « b » pour le diamètre extérieur et « a » pour le diamètre intérieur d’un anneau-disque :
Pour le pî : b – a = 4 x a ; b = 4 x a + a ; b = 5 x a ; b : a = 5
Pour le Houan : b – a = 2 x a ; b = 2 x a + a ; b = 3 x a ; b : a = 3
Pour le yuan : b – a = a ; b = a + a ; b = 2 x a ; b : a = 2

Références photographiques : (photos présentées en ordre inverse ci-dessous)
Figure 1 : Anneau-disque du Calenfrier exposé au Tourp de la Hague en 2010, photo extraite de Baligan : les collections préhistoriques et gallo-romaines du Muséum Emmanuel Liais. Première partie : « des derniers chasseurs-cueilleurs à la conquête romaine », Cyril Marcigny (dir.), Emmanuel Ghesquière et Laurent Juhel. Collection muséum Emmanuel Liais, tome II. Editions Ville de Cherbourg-Octeville, collection unica. 2006. n° ISBN : 2-900-481-25-2.
Figure 2 : Détail de la sépulture de Saint-Pierre-d’Autils tiré d’une illustration de l’article de Bruno Aubry et de David Honoré, Annales du Muséum du Havre n° 77, Éditions du Muséum d’histoire naturelle du Havre 0215, Sous la direction de Cyril Marcigny, Emmanuel Ghesquière, Muséum d’histoire naturelle du Havre, 1er novembre 2007.
Figure 3 : Colliers et bracelets de Germignac exposés au Musée de Royan en 2011, photo JP Alonso.
Figure 4 : Pî chinois, Les instruments des sciences, Henri Michel, éd. Albert de Visscher, 1980.
Figure 5 : Localisation du pôle nord avec un anneau-disque en carton, photo JP Alonso.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
ALONSO JP. (2003) - Astronomie & Civilisation, opuscule imprimé pour une conférence sur l’astronomie ancienne
CESAR J. (52) - Commentaires sur la guerre des Gaules, traduction de Rat Maurice, Garnier-Flammarion, 1964, liv. VI, chap. XIV
COQUELIN P. (28-08-2010) - L’emballement d’un touriste pour un bracelet, article dans La presse de la Manche, Cherbourg-Octeville
CORDIER G. (1950) - Anneau-disque de Sublaines (Indre-et-Loire), B.S.F.P., t.XLVII, p. 542-550
CURTET A. (1944) - Contribution à l’étude de la signification des disques perforés, B.S.P.F., t.XVI p 178 à 184
HAMBIS L. (1968) - les « anneaux-disques » leurs répartitions depuis la Chine jusqu’en Europe, comptes-rendus de l’Académie des Inscriptions et des belles-lettres, 112ème année, N.2, p.182-192
HOYLE F. (1963) - L’astronomie, éd. Du Pont Royal
JEUNESSE C. (1995) - Les Cahiers Alsaciens d’Archéologie d’Art et d’Histoire, t.XXVII
LAPORTE L., GOMEZ DE SOTO J. (2001) - Germignac et Lamérac : Perles discoïdes et anneaux-disques dans le centre ouest de la France, revue archéologique Ouest, t.18, p. 13-26
MICHEL H. (1980) - Les instruments des sciences, Albert de Visscher, Belgique, fig. 45-46, p. 123
MARCIGNY C., GHESQUIERE E., JUHEL L. (2006) - Baligan : les collections préhistoriques et gallo-romaines du Muséum Emmanuel Liais, Ville de Cherbourg-Octeville, t.II, p. 34-35
VOISIN JL. (1981) - Dictionnaire de l’Antiquité (sous la direction de), col. Bouquins, Robert Laffont. p.967

Saintes le 4 novembre 2010


PS : Un résumé de cet article est paru dans La revue de la Manche en décembre 2011 sous le tire "L'anneau disque
du Calenfrier est-il un instrument astronomique ou un bijou ?"

Jean-paul ALONSO
Archéologue astronome amateur
10, rue Aliénor d'Aquitaine
17100 Saintes
tél : 06 27 07 28 39
alonso.jean-paul@laposte.fr (hotmail hors d'usage)

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Dodécaèdre

Résumé : Cet article donne une explication aux dodécaèdres. Il a été envoyé en juillet 2019 au journal Sudouest et à la Société d'archéologie et d'histoire (SAHCM) de Saintes.

Article : Samedi 20 juillet 2019 à Saintes, sur le stand astronomique des fêtes romaines (anniversaire du cinquantenaire de l'homme sur la lune !), j'ai été intrigué par un objet, qui n'avait pas encore trouvé d'explication sérieuse, selon le responsable du stand ci-dessous, qui tient l'objet dans sa main sur la 2ème photo.

Je travaille pour mes loisirs sur l'archéoastronomie, et suis l'auteur de nombreuses recherches et du livre Astronomie et Civilisation, qui retrace l'histoire de l'astronomie dans toutes les civilisations, avec une approche pluridisciplinaire. En voyant pour la première fois le dodécaèdre sur le stand, j'ai aussitôt pensé à un usage astronomique et cultuel comparable à celui des anneaux-disques du Néolithique européen ou chinois. L'usage astronomique de cet objet a déjà été avancé1 parmi d'autres idées très différentes (voir ci-dessous), d'où sa présence sur ce stand. Le lendemain au réveil (le 21/07/2019 50è anniversaire), l'idée m'est venue qu'il représentait un modèle d'univers de type pythagoricien ou platonicien, puisque l'Allemand Johannes Képler (1571-1630) « est le dernier savant néo-pythagoricien (...) qui cherche un modèle d'univers constitué de polyèdres exposé en 1597 dans son Mysterium Cosmographicum. » (Astronomie et Civilisation), que j'ai représenté dans Astronomie et Civilisation (à gauche de la planche). Notons que Képler ne suit pas la description de Platon2 (~428 ~348 av. J.-C.) puisqu'il représente les 6 planètes connues du système solaire à son époque, selon le système héliocentrique et non le système géocentrique platonicien, le tout étant inclut dans la sphère des étoiles fixes. De plus, Platon associe les polyèdres aux éléments constitutifs de l'univers et non aux planètes, le dodécaèdre, qui englobe tout les éléments, pouvant être assimilé à l'univers.

J'apporte ici des idées qui renforcent l'hypothèse d'un objet à usage astronomique et cultuel en reprenant d'une part les propos que je tiens au sujet des anneaux-disques européens, et d'autre part la théorie de l'univers exposée par Platon dans le Timée3. Platon définit 5 polyèdres réguliers en fonction de leur face sans les nommer, et il les associe chacun à un élément. Le triangle pour le tétraèdre (4 faces) et le feu, le carré pour le cube (6 faces) et la terre, l’octaèdre (8 faces) et l'air, et l’icosaèdre (20 faces) et l'eau. Et enfin le pentagones pour le dodécaèdre (12 faces). Platon dit au sujet de ce cinquième polyèdre régulier, après avoir présenté les 4 premiers : « Il restait encore une combinaison, la cinquième ; c'est à l'Univers que le Dieu en fît l'application, pour en dessiner l'épure. » (55-c et 56-b) Aristote a associé au dodécaèdre un cinquième élément l'« éther » qui constitue l'univers. Voilà pour la première hypothèse qui relie le dodécaèdre symboliquement à la notion d'univers.

Le deuxième rapprochement plus inédit, est que le dodécaèdre était un instrument d'observation astronomique, comme l'était assurément le hüan-chi chinois, et très probablement l'anneau-disque européen, comme je l'ai proposé dans La revue de la Manche en décembre 2011, et plus en détail dans une réédition d'Astronomie et Civilisation en 2015. C'est en 2010, dans le département de la Manche, que j'ai découvert « l’anneau disque du Calenfrier » dans l’exposition du Tourp de la Hague vers Cherbourg-Octeville, qui était présenté comme étant un bracelet du néolithique (diamètre extérieur de 13 cm, intérieur de 7 cm), j’ai aussitôt pensé aux anneaux astronomiques chinois antiques (Astronomie et Civilisation , 2003) , et j'ai entrepris des recherches. Ma surprise est que cette hypothèse avait été déjà avancée, sans avoir été retenue. J'écris : « En 1944, A. Curtet rappelait la ressemblance des anneaux européens et des anneaux chinois, en présentant le pî, le houan et le yuan4. »

Je rappelle dans Astronomie et Civilisation certaines connaissances astronomiques utiles pour comprendre la démarche : «  Nous savons que la Terre tourne sur son axe, mais tous les Anciens pensaient qu'elle était fixe (géocentrisme), et qu'une sphère céleste tournait sur l'axe du monde autour de la Terre. Cette vision repose sur le sentiment qu'a tout observateur du ciel, d’occuper le centre de l’univers. Effectivement, le mouvement apparent de l’axe des pôles célestes entraîne les étoiles qui ne se couchent pas sous l'horizon (étoiles circumpolaires) comme les aiguilles d’une horloge autour du pôle céleste. Les voyageurs connaissent depuis toujours ce phénomène qui leur sert pour localiser le Nord. D'où l'idée chez les Anciens peuples, qu'un empire céleste occupait la zone du pôle céleste (macrocosme), qui gouvernait le monde d'en bas (microcosme). » Un autre point explique pourquoi une étoile (polaire) n'a pas toujours voisinée avec le pôle céleste : «  Il faut savoir que la Terre possède trois mouvements principaux : la rotation sur elle-même en 24 heures, la révolution autour du Soleil en 365,24 jours, la précession des équinoxes. Cette dernière se traduit par l'avance du Soleil sur l'écliptique (les constellations) de 50'' d'arc - 1/72 de degré - à chaque printemps. Elle est due au fait que la terre est aplatie d'environ 10 km à chaque pôle et que le Soleil, la Lune et les planètes exercent des forces (torseur) qui font décrire à l’axe terrestre – qui se confond à l'axe du monde - un cône en près de 26000 ans. Ce mouvement, appelé encore année précessionnelle, fait que les saisons seraient inversées tous les 13000 ans, s'il n'était pas corrigé dans le calendrier. Le croquis ci-dessous montre ce déplacement conique, une étoile ne coïncide pas toujours avec l'axe du pôle céleste. 

L’Étoile polaire - Alpha de la constellation de la Petite Ourse - ne coïncide pas toujours avec le pôle nord céleste. En 2000 av. J.-C., elle était éloignée de 22 degrés du pôle, et de 32 degrés en 4000 av. J.-C. Elle coïncidera à nouveau avec lui en l’an 27 910. » Les Anciens ont donc cherché d'autres moyens pour localiser ce pôle magique : « Quand aucune étoile n'indique le nord, il suffit de choisir certaines étoiles appropriées et de les placer autour d’un anneau perforé pour le localiser. » Mais l'interdisciplinarité est mal vu. «  Certains archéologues m’opposent que les anneaux européens et les anneaux asiatiques appartiennent à des époques trop différentes. Mais pourquoi les hommes d'époques différentes n'auraient-ils pas suivi le même raisonnement ? Ils m’opposent aussi qu’on a retrouvé beaucoup trop d’anneaux-disques placés dans les tombes européennes pour qu’ils aient un usage astronomique. Pourtant, l’idée d’utiliser en parure des instruments sacrés n’est pas exclue (Curtet 1944, Cordier 1950). Et on peut imaginer que les anneaux-disques étaient placés dans les tombes au bras des défunts pour des raisons religieuses afin qu'ils retrouvent l'Empire céleste. Les pyramides égyptiennes étaient orientées vers le Nord à cette fin, et peut-être aussi les pyramides précolombiennes.» 

Revenons au dodécaèdre.
En plus de deux siècles, les archéologues ont trouvé environ 118 dodécaèdres en bronze évidés, qui se ressemblent sans être parfaitement identiques. Les découvertes sont éparpillées sur une importante zone géographique européenne. Le mobilier archéologique trouvé avec certains de ces dodécaèdres est daté entre 100 à 300 après J.-C. Ces dodécaèdres ont tous leurs arêtes surmontées de petites boules qui font penser aux étoiles fixes emprisonnées dans la sphère tournante chez les Anciens. L'évidement circulaire des faces du dodécaèdre ressemble à la fenêtre d'observation des anneaux-disques astronomiques. L'évidement renvoie aussi à l'idée de matrice (féminine?) dans laquelle l'univers s'est construit. Le dodécaèdre est un polyèdre régulier proche d'une sphère, qui possède 12 faces en forme de pentagone, 20 sommets et 30 arêtes. Ses propriétés géométriques ont évidemment séduit les Anciens comme Platon et même encore Képler au XVIe siècle, bien avant la découverte des lois de la cinématique qui l'ont rendu célèbre, qui définissent le mouvement elliptique des planètes autour du soleil.

L'astronome Képler (1571-1630), a exposé en 1597, un modèle d'univers de type pythagoricien, constitué de polyèdre, où les planètes du système solaire sont représentées ainsi : mercure/octaèdre ; vénus/icosaèdre ; terre/sphère ; mars/ dodécaèdre ; jupiter/tétraèdre ; saturne/cube (les autres planètes n'étaient pas connues). La planète mars symbolise en astrologie la force virile, la guerre.
Je pense que cet objet avait plusieurs fonctions. L'une magique était censée conférer à son détenteur la force virile ou reproductrice (féminine). L'autre astronomique, était celle du Hüan-chi chinois. Elle consistait, entre autres, à localiser le pôle céleste avec les étoiles circumpolaires, et à la divination avec les anomalies célestes (comète, étoile filante, supernovæ, etc.) détectées dans la fenêtre de l'objet. Les boules devaient symboliser les étoiles circumpolaires et aussi l'ensemble des étoiles fixes prisonnières de la sphère limitant l'univers ; une notion encore présente chez Newton au XVIIIe siècle. La localisation des découvertes sur l’ancien territoire celtique, plutôt que romain en Méditerranée, laisse supposer la survivance d'une pratique celte à l'époque romaine, d'un objet qui pouvait être initialement dans une matière plus périssable, ou qui aurait été systématiquement détruit à l'époque de la christianisation, avant de resurgir dans une matière indestructible, le bronze, et de disparaître à nouveau, suite à de nouvelles persécutions des païens.

Carte établie par l’archéologue autrichien Michael Guggenberger
Répartition géographique de 116 dodécaèdres. En rouge, les sites de découverte et, en gris, les endroits où sont exposés ceux dont on ignore la provenance.

Les hypothèses sur l'usage du dodécaèdre sont les suivantes : (rapportées par Jacques Mandorla)
- Une arme : casse-tête, pommeau d’épée...
- Un jouet : dé, objet pour jeu d’adresse, bilboquet...
- Un instrument pour mesureur d'angle pour l’arpentage, appareil pour faire des calculs en astronomie, outil pour calibrer la fabrication de tubes de métal, gabarit de bijoutier,…
- Un objet de culte : porte-encens, amulette magique des druides, garniture de goupillon, instrument de divination astrologique…
- Un objet domestique : chandelier, porte-fleurs…
- Un objet servant à calculer la meilleure date pour semer le blé d’hiver en fonction de la position du soleil. Thèse publiée en 1996 par le chercheur néerlandais Sjra Wagemans.
- En 2014, Martin Hallett a montré qu'il a pu servir à tricoter des gants de laine.
Autres hypothèses5 :
- La physicienne Amelia Sparavigna, pense que les dodécaèdres étaient des télémètres.
- D’autres attribuent au dodécaèdre une signification culturelle gauloise.
- Schwarz y voit une sorte de « chef-d’œuvre » destiné à démontrer les capacités d’un artisan.
- etc.

Notes :
1 - Notamment l'article de Jacques Mandorla du 27/09/2016 : http://ranky.blogspirit.com/archive/2016/07/25/artefacts-mysterieux-2-3077246.html
2 - contrairement à ce que sous-entend l'article fr.wikipedia.org/wiki/Solide_de_Platon
3 - Platon, œuvres complètes, tome II, Timée, page 475-b, La Pléiade, Gallimard, 1950 réédition 2014

4 - Ce qui différencie ces trois types d’anneaux astronomiques, qui peuvent atteindre 20 cm de diamètre extérieur, est le rapport de leurs diamètres extérieur et intérieur. Ce rapport est égal à 5 pour le pî, 3 pour le houan, et 2 pour le yuan. Pour l’anneau-disque du Calenfrier, ce rapport est égal à 1,9.